Toute la maisonnée est encore au lit qu’elle se lève déjà. Il est trois heures du matin.
Après avoir vite avalé une tartine (2) beurrée et tartinée de confiture, elle s’attèle à la cuisine. Aujourd’hui ce sera cuisse de poulet (3) et pommes rissolées qu’elle fait revenir dans sa poêle (6) bien chaude.
La gamelle de son homme étant prête, elle se douche et s’habille. Elle sort de la maison et se met en route. Sa journée de travail commence.
Dans la ville endormie, elle sillonne les rues éclairées par des lampadaires qui diffusent une lumière orangée.
Par-ci par-là, des traits de clarté filtrent à travers des persiennes qui indiquent que certains comme elle s’activent aussi.
Au loin un chien émet quelques jappements en la sentant arriver. Il sait qu’il aura une caresse et une petite friandise.
Un chat apeuré traverse la rue juste devant sa roue de bicyclette, elle est attentive à tout.
Mais personne à qui dire bonjour, personne avec qui faire un brin de causette. De porte en porte elle distribue le quotidien qu’attend la centaine de clients qu’elle ne voit jamais mais qui la savent courageuse et lui sont reconnaissants.
Telle est la vie laborieuse de ma colporteuse de journaux que je remercie vivement de me livrer chaque matin vers cinq heures mon quotidien préféré.
Tandis qu’elle se prépare pour rejoindre son autre poste de travail, je me penche sur le trucmuche en savourant une tasse de café fumant.
Merci mille fois à elle!